Après un an de vie, la belle friche des quais affichait un couvert déjà dense lorsque nous sommes devenus ses jardiniers-fricheurs. Pour prendre nos repères dans cette masse et commencer à envisager comment intervenir de façon juste, nous nous sommes donc lancés dans une sorte d’inventaire.

Repérer les arbustes et arbres plantés en périphérie, souvent tout petits, désormais noyés dans la masse herbacée. Noter leur état, marquer leur emplacement.
Chercher celles qui ont survécu parmi les plantes qui ont été transplantées depuis des friches établies.
Reconnaître ou identifier une bonne partie des espèces herbacées issues des semis délibérés et spontanés.
Petit à petit nos yeux s’accommodent, nos pas se font plus sûrs, et nous commençons à pouvoir faire quelques observations générales.
Les ronces, églantiers et aubépines ont très bien repris et forment un ensemble vigoureux et prometteur de floraisons printanières blanches rosées. De même, les genêts sont bien installés et leur fleurs jaunes devraient nous offrir leur parfum dès avril ou mai prochain.
En revanche, les amélanchiers sont presque tous morts. Il faudra en remplacer quelques uns pour profiter de leur belle couleur d’automne.
Ce qui occupe le mieux l’espace pour l’instant est l’expression de la banque de graines de la terre agricole de Trets: chardons, chénopodes, armoises… Accompagnés de mauves, chicorées, blettes, inules visqueuses, trèfles, vesces, folles avoines… cet automne, il en faut peu pour imaginer ici trois petits champs récemment abandonnés.
A l’inverse, les plants forestiers qui structureront l’ensemble dans quelques années – et pour longtemps – sont pour l’instant quasiment invisibles.
Quelques surprises, petites préciosités: pavot cornu, bugle petit pin, primprenelle, potentille, delphinium… et déjà quelques cosmos échappés du jardin des rails.
