Artemisia

Vous avez déjà certainement reconnu l’armoise avant de l’avoir vue : une odeur camphrée plus ou moins entêtante emplit l’air lorsqu’on la frôle du pied ou lorsque l’on glisse les mains dessus.

Le genre Artemisia compte des espèces ornementales (en particulier pour leur port en boule compact et leur feuillage lumineux) mais est fréquemment représenté par Artemisia annua et Artemisia vulgaris dans tous les lieux incultes et urbains. Toutes poussent dans des sols pauvres, ordinaires, souvent au soleil. Leur floraison est assez discrète (petits capitules de fleurs jaunes) mais elles se distinguent par leur feuillage découpé et peuvent prendre une belle ampleur (jusqu’à 1m de haut). 

Pour distinguer l’annuelle et la commune, il faut notamment observer leur feuillage. Celui de l’armoise annuelle est très finement découpé, d’un vert clair tandis que celui de l’armoise commune est moins découpé, plus foncé et son revers porte un duvet cotonneux argenté.

Toutes deux ont des vertus médicinales. Artemisia annua était traditionnellement utilisée en Chine comme fébrifuge et des études ont montré dans les années 1970 qu’elle contenait des principes actifs contre la malaria. Artemisia vulgaris, quant à elle, était connue en Europe pour son usage en gynécologie: elle a d’ailleurs été nommée d’après Artemis, déesse protectrice des femmes enceintes, des accouchements et des naissances.

Elle peut également s’apprécier pour ses qualités aromatiques, et on la connaissait sous le nom d’herbe aux cents goûts. Elle peut se préparer en infusion, en vin digestif, ou encore être utilisée pour parfumer viandes et farces. Peu connue des livres de recettes, elle vit dans l’ombre de sa cousine Artemisia absinthium, élément clef de la fabrication de l’Absinthe.